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Présidentielle américaine : Tim Walz, colistier de Kamala Harris, accepte l’investiture démocrate lors de la convention du parti

Il est ce visage apparu après l’un des plus grands chamboulements de l’histoire politique américaine. Tim Walz, choisi par Kamala Harris pour la seconder dans sa campagne présidentielle, a accepté, mercredi 21 août, l’investiture de son parti lors de son grand oral à la convention démocrate de Chicago (Illinois).
« C’est l’honneur de ma vie d’accepter votre investiture », a lancé celui qui deviendra vice-président des Etats-Unis si Kamala Harris l’emporte en novembre.
Entouré de militants survoltés, dans l’imposante arène du United Center, le gouverneur du Minnesota, sur qui les démocrates comptent pour séduire des électeurs modérés à travers le pays, est longuement revenu sur les moments de sa vie. De son enfance dans une petite ville du Nebraska (« on apprend à prendre soin les uns des autres ») à sa carrière de coach de football américain, en passant par les difficultés qu’il a connues pour concevoir un enfant.
Tim Walz a aussi électrisé la foule, à grand renfort de formules-chocs. « Nous n’avons plus que soixante-seize jours, c’est rien », a-t-il déclaré, en référence au scrutin du 5 novembre. « Notre boulot, pour tous ceux qui nous regardent, c’est de se mettre en ordre de marche », a-t-il affirmé, exhortant les militants à ne pas perdre de temps et à « passer des coups de fil », à « toquer aux portes » et à « faire des dons ». « Vous aurez le temps de dormir quand vous serez morts ! », a-t-il lancé.
M. Walz, 60 ans, connu pour sa bonhomie et son franc-parler, a été propulsé sur le devant de la scène après le retrait du président Joe Biden de la course à la Maison Blanche et l’entrée en lice de Kamala Harris. Pour un candidat ou une candidate à la présidentielle, choisir un colistier répond souvent à l’objectif de séduire de nouveaux électeurs ou de compenser des faiblesses identifiées en matière d’image ou de programme. Sous cet angle, Tim Walz, ancien professeur de géographie qui a grandi dans un Etat très rural, devrait rassurer les électeurs qui auraient pu juger Mme Harris trop progressiste.
Les démocrates louent aussi son bilan en matière de protection du droit à l’avortement, l’un des thèmes majeurs en amont de la présidentielle américaine.
Le colistier a également décrit Kamala Harris en femme « puissante », « pleine d’expérience » et « prête » pour être présidente. L’enthousiasme des démocrates pour ce nouveau « ticket » est clairement palpable dans les couloirs de la convention, un mois jour pour jour après le retrait de M. Biden.
Cette grand-messe, réorganisée à la va-vite, a déjà connu son lot de temps forts. En ouverture, lundi, le président de 81 ans a reçu un hommage appuyé des délégués, ovationné durant de longues minutes par des partisans en larmes. Avant des allocutions électrisantes mardi de Michelle et Barack Obama, couple star du parti, qui a fait rugir l’arène des Chicago Bulls aux sons de « Yes, she can ! » (« Oui, elle peut ! »).
Mercredi soir, les délégués démocrates ont laissé éclater des rires en écoutant l’ancien président Bill Clinton moquer le républicain Donald Trump sur son âge. Ils ont esquissé des pas de danse lors de performances de Stevie Wonder et John Legend, copieusement applaudi la présentatrice Oprah Winfrey.
Certains ont aussi essuyé des larmes en écoutant l’émouvant témoignage des parents d’un otage américain du Hamas, l’un des moments les plus solennels de la convention.
Mais le point d’orgue de ce rassemblement minutieusement chorégraphié viendra jeudi, quand Kamala Harris acceptera formellement l’investiture de son parti. L’occasion d’une fête spectaculaire, ponctuée par le traditionnel lâcher de milliers de ballons rouges, blancs et bleus.
Cette investiture cimentera le duel entre la candidate démocrate et le républicain Donald Trump, prévu dans moins de quatre-vingts jours. L’ancien président de 78 ans a été obligé de revoir toute sa stratégie électorale après l’abandon de son meilleur ennemi, Joe Biden. Soucieux d’enrayer l’élan pris par sa nouvelle rivale, il multiplie cette semaine les déplacements dans les Etats les plus disputés de l’élection présidentielle.
Le milliardaire était mercredi en Caroline du Nord, aux côtés de son colistier, J. D. Vance, pour son premier meeting en extérieur depuis la tentative d’assassinat dont il a été victime. Protégé par une vitre pare-balles, il a donné un discours centré sur la sécurité nationale et la politique étrangère. Avant d’autres rendez-vous de campagne dans l’Arizona et le Nevada.
Le Monde avec AFP
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